VOTRE MEDECIN VOUS A PROPOSE LA CURE D’INCONTINENCE URINAIRE PAR SOUTENEMENT SOUS-URETRAL.
La présente feuille a pour but de renforcer les informations qui vous ont été apportées oralement par le médecin afin de vous expliquer les principes, les avantages et les inconvénients potentiels de l'opération qu'il vous a conseillée.
Comment se déroule l’intervention ?
En général, la vessie est vidée avant l'intervention grâce à une sonde vésicale. Celle-ci reste en place quelques heures ou quelques jours après l'opération.
L'intervention est réalisée sous anesthésie générale ou régionale (anesthésie rachidienne/péridurale). L'anesthésiste vous informera en particulier des détails et des risques de la technique choisie.
La cure d’incontinence urinaire d’effort va rétablir un soutien sous l’urètre, empêchant la bascule en arrière de l’urètre lors des efforts. Une bandelette constituée d’un matériel non résorbable (le Polypropylène, matériau biocompatible) va réaliser un soutènement de la partie moyenne de l’urètre sans fixation et sans tension.
Durant l’effort, la bandelette permet la clôture de l’urètre et assure ainsi la continence urinaire.
La voie obturatrice T.V.T. Obturateur ou T.O.T.
Une petite incision est réalisée au niveau de la face antérieure du vagin et deux autres incisions réalisées de part et d’autre des grandes lèvres au niveau de la partie haute de la cuisse.
La bandelette est montée sur des aiguilles, elle est positionnée sous l’urètre et ressort au niveau des incisions à la face interne des grandes lèvres. Elle est alors sectionnée au ras de la peau, puis les incisions sont refermées.
Faut-il s’attendre à des complications ?
Aucune intervention n'est complètement exempte de risques !
En dépit de toute la méticulosité apportée, il est possible que des troubles surviennent dans des cas isolés pendant et après l'opération. Ils sont, cependant, le plus souvent immédiatement reconnus et se maîtrisent bien en règle générale.
Il faut citer :
PENDANT L'INTERVENTION
La plaie de la vessie : C’est la complication la plus fréquente du T.V.T. (environ 5% des cas). L’aiguille et la bandelette passent juste en arrière de l’os du pubis et en avant de la vessie et de ce fait l’aiguille et la bandelette peuvent blesser la vessie, surtout s’il y a eu des interventions antérieures pour une incontinence urinaire. Dans ce cas, on retire l’aiguille pour la repositionner correctement. Dans cette situation vous garderez alors une sonde urinaire pendant 48 heures et votre hospitalisation sera prolongée de deux à trois jours. Ceci ne modifie en rien le résultat de l’intervention. Le risque de plaie de la vessie est exceptionnel lorsque la bandelette est posée par voie obturatrice.
La plaie de l’urètre : Dans cette situation, il faut retirer la bandelette, suturer l’urètre et renoncer à la mise en place de la bandelette. L’intervention pourra être réalisée quelques mois plus tard.
Les lésions d’organes de voisinage peuvent se produire de manière exceptionnelle : blessure intestinale ou des vaisseaux sanguins nécessitant une prise en charge chirurgicale spécifique et une ouverture de l’abdomen.
L’hémorragie : Elle peut rarement nécessiter une transfusion sanguine et mettre en jeu la vie de la patiente.
Très rarement, des lésions par compression de nerfs ou de parties molles dues à la position imposée par l'opération.
Ceci s'applique également aux lésions cutanées dues aux désinfectants et/ou au courant électrique.
Post-opératoire
Suites normales
Après l'ablation de la sonde urinaire, une estimation de votre miction et du résidu urinaire dans la vessie sera effectuée pour s'assurer que vous videz bien votre vessie.
Il peut exister quelques sensations de brulures après l'abaltion de la sonde.
Il peut exister quelques douleurs mais elle sont sont calmées par du paracétamol ou des anti-inflammatoires.
Il existe fréquement des senstions à type de courbatures dans la face interne des cuisses.
Les cicatrices sont fermées avec du fils résorbables. Les points disparaissent en environ 8-15 jours.
Il est fréquent de constater un jet urinaire plus faible, et dans certains cas, vous pouvez avoir l'impression de vider votre vessie en deux temps. Lors de la miction aux toilettes, il est possible qu'un peu d'urine recoule après s'être relevé. Cette situation disparait rapidement.
Il est aussi fréquent d'avoir quelques pertes et saignements dans les semaines qui suivent l'intervention, délai nécessaire à la cicatrisation complète des incisions.
Consignes : Il est impératif de se reposer dans les 8 jours qui suivent l'intervention. Le port de charges lourdes, les efforts importants et les rapports sexuels sont à éviter dans le premier mois.
Arrêt de travail : celui ci vous sera fourni par votre chirurgien à votre sortie. Il peut être variable selon votre activité professionnelle, en moyenne, il est de huit jours.
Signes d'alerte
Tout évènement qui vous inquiète doit vous faire contacter votre médecin traitant ou votre chirurgien.
De façon classique, une fièvre > 38°C5 à deux reprises, des saignements anormaux, ou des douleurs importantes, desvomissements, des problèmes sur les cicatrices des incisions doivent vous faire contacter un médecin.
Des brûlures urinaires persistantes avec éventuellement de la fièvre, doit faire penser à une infection urinaire, elle doit être dépistée puis traitée.
Dans de rares cas, il est possible que votre vessie n'arrive plus à se vider, il est alors nécessaire de recontacter votre chirurgien ou le service de chirurgie ou les urgences.
La présence de sang en quantité importante dans les urines doit également vous faire recontacter votre chirurgien.
À DISTANCE DE L’INTERVENTION
Il existe une possibilité d’amélioration incomplète, voire d’échec de la cure d’incontinence urinaire. Il peut parfois survenir une récidive d’incontinence urinaire plusieurs mois ou années après une intervention réussie. Le taux d’échec est de 10 à 15%. Quand il existe une insuffisance sphinctérienne (le muscle ou sphincter qui ferme l’urètre est de mauvaise qualité), le risque d’échec peut atteindre 25%.
Cette feuille d'information ne peut sans doute pas répondre à toutes vos interrogations. Dans tous les cas, n'hésitez pas à poser au chirurgien toutes les questions qui vous viennent à l'esprit.