Normodosée, minidosée, microdosée, monophasique, biphasique, triphasique, séquentielle, en continu… Il existe aujourd’hui plus de cinquante pilules différentes. Comment ne pas se perdre dans la jungle des différents types de pilules ?
En premier lieu quand on parle de pilule, il s’agit de la pilule estroprogestative, une pilule avec 2 hormones, un estrogène et un progestatif. Le progestatif est à l’origine de l’action contraceptive en bloquant l’ovulation et en modifiant l’endomètre et la glaire cervicale.
Les pilules contiennent toutes le même estrogène : l’éthinylestradiol, qui permet d’assurer un bon confort gynécologique en donnant un cycle régulier.
Si la molécule est identique, le dosage peut changer. Il y a 30 ans, la dose d’estrogènes atteignait 50 microgrammes par comprimé on parlait de pilules normodosées. On se contente aujourd’hui de 15 à 30 microgrammes pour les pilules minidosées et on constate une efficacité aussi importante et une diminution considérable des effets secondaires. Le meilleur compromis semble être le dosage à 20 microgrammes.
Si l’estrogène n’a pas changé, les molécules progestatives ont considérablement évolué. L’objectif est depuis le départ d’obtenir des molécules se rapprochant le plus de la progestérone naturelle.
Les progestatifs de 1ère, 2ème et 3ème générations sont tous dérivés de la testostérone, une hormone mâle. Les différentes générations ont permis de baisser les doses mais gardaient un certain nombre d’effets indésirables liés à leur caractère légèrement androgène, comme par exemple l’apparition d’acné ou de cheveux gras.
ll est récemment apparu un nouveau type de molécule qui n’est pas dérivée de la testostérone mais de la spironolactone. Ce progestatif d’une classe moléculaire différente, la drospirénone, possède exactement les mêmes propriétés que la progestérone naturelle. En particulier, il dispose d’une action légèrement diurétique qui lui permet d’éviter la rétention d’eau et la prise de poids qui lui est associée. Il dispose d’autre part d’une action anti-androgénique limitant l’apparition d’acné.
Au-delà de la simple efficacité contraceptive, ces caractéristiques donnent à ce progestatif des bénéfices additionnels sur la qualité de vie, bénéfices désormais majoritairement demandés par les femmes à leur contraceptif.
Dans certains cas, il n’est pas possible de faire bénéficier les femmes d’une pilule estroprogestative, on leur propose alors des progestatifs seuls qui ont un mode d’action un peu différent. Ces produits, pris en continu, sont en général donnés temporairement après un accouchement ou lors d’une intolérance médicale aux estrogènes.
Et le calendrier de prise alors ? On peut prendre certaines pilules en continu ou avec un arrêt de 7 jours entre deux plaquettes.
Pour ne rien oublier de cette classification, il faut également parler des phases. Les pilules estroprogestatives, les plus faciles à prendre sont monophasiques : elles ne contiennent qu’un dosage hormonal unique pour tout le cycle et donc dans chaque comprimé. Il existe également des pilules biphasiques et des pilules triphasiques où on change deux ou trois fois de dosage au cours du même mois. Dans ces deux derniers cas, il est très important de bien respecter l’ordre de prise des comprimés de la plaquette !
Donnez-vous le temps de trouver la pilule qui vous convient.
Il faut garder en tête qu’une pilule parfaitement adaptée à votre meilleure amie ne vous conviendra pas forcément. Il est important de faire confiance à votre médecin, lui seul pourra vous conseiller la contraception tenant compte de votre histoire personnelle et de vos antécédents.
Au-delà de la prescription initiale, il est important de faire régulièrement un point avec votre médecin sur votre contraception. Si votre pilule ne vous convient pas, il pourra vous en prescrire une autre. Les pilules sont améliorées et testées en permanence, parmi l’éventail disponible, il y a certainement la vôtre !
La « pilule du lendemain » est très utilisée : 1 million de comprimés de Norlevo® en 2005* et 1 jeune fille sur 3 concernée entre 15 et 24 ans. Pourquoi ?
C’est une réponse simple à un ratage de la contraception. Une femme sur deux oublie sa pilule. En cas de problème de préservatif, d’oubli de pilule, de rapports non protégés, c’est la solution à prendre si l’on ne veut pas risquer une grossesse. Le plus rapidement possible – en tous les cas moins de 72 heures après le rapport – on prend un comprimé d’un progestatif : le levonorgestrel (Norlevo®, Vikela®, Levonorgestrel 1,5mg Biogaran®) sans effets secondaires notables et sans risque.
Comment se la procurer ?
On peut la demander en pharmacie sans ordonnance et si l’on est mineure de façon gratuite et anonyme ; on peut aussi se la procurer librement auprès de centres de planification familiale ou de l’infirmière scolaire. En pharmacie, elle est gratuite pour les mineures, et pour les plus de 18 ans, elle coûte entre 6 € et 7 € (il en existe une générique). L’assurance maladie rembourse 65 % avec une ordonnance.
C’est pourquoi, je conseille de demander une ordonnance d’avance lors de la prescription de pilule pour l’avoir dans ses affaires au cas où, un oubli peut toujours arriver...
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